Un voyage très éprouvant, en effet. Déjà, on arrive quelques minutes à l'avance au "dépôt" Greyhound (en bus cette fois-ci) et on commence à attendre tranquille. L'heure théorique du départ arrive, puis une heure passe, puis deux... L'endroit n'est pas des plus rassurants, c'est un peu le coin des loubards, qui enchainent clopes sur bière (j'exagère, ils boivent aussi - et surtout - des mugs de 64 oz de coca), il y en a même un qui s'amuse avec un couteau... Mais bon, en fait ils sont plutôt sympas (avec nous en tout cas), on discute un peu de où on va, du "gambling" à Las Vegas...
Après quelques minutes - non heures - de départ, un bus arrive, mais malheur, il y a écrit "Denver" dessus ! Bon, on essaye de comprendre ce qui se passe avec le chauffeur, un autre bus serait tombé en panne dans la montée de Vail entre Denver et Glenwood, bref la bonne galère. Seulement, je finis par comprendre que ce bus va en fait à Las Vegas ! Mais, aura-t-on une place dedans ? Ce n'est pas chose acquise, vu qu'aux États-Unis il est impossible de réserver pour le bus et qu'il est déjà bien plein. Finalement après un bon quart d'heure de pause (ben faut pas se presser, on est bien en avance de -2 heures alors !), une personne rentre, puis une autre... puis nous ! C'est bon, on est dedans, sauvé, bonne nuit et bon réveil demain matin à Végas !
Seulement ce serait trop simple... Après 2 ou 3 heures de route, le bus s'arrête de nouveau à Grand Jonction. Pause technique de 20 minutes, tout le monde doit descendre... bon, on s'exécute... On se retrouve donc dans une espèce de station essence mais en plus pourri (et sans essence d'ailleurs), attendant 10, 20, 30, 40 minutes... sans aucune nouvelle... jusqu'à ce que je remarque que notre chauffeur se prend un taxi et se casse ! Et toujours personne pour nous renseigner... l'attente continue, une heure, deux heures (il commence à être dans les 3h du mat quand même !), rien. Je suis allé faire un tour du coté du garage à bus, notre bus était effectivement là, avec le moteur allumé en plus ! Mais personne ! Sur les coup de 3 ou 4 heures du mat, après pas loin de 3 heures d'attente, grand soulagement parmi les passagers : un mec arrive en taxi ! Serait-ce le nouveau chauffeur. Il semble que oui, mais il faudra attendre tout de même pas loin de 20 minutes pour que commence le réembarquement ! Et là, le mec se permet de faire de l'humour à la con (faut garder son calme, je vous dit...).
Bon, le voyage reprend, je dors plus ou moins et évidement tout ceux qui me connaissent un peu peuvent aisément deviner la suite... Que m'arrive-t-il quand je suis complètement crevé et que je dors mal ? Oui, cela même : un grosse migraine.
Bon, ce voyage commence à ressembler à un calvaire épouvantable, autant que vous raconte un peu ce que ça m'a apporté de positif : la découverte d'une autre Amérique, celle des hispanos. En effet, la plupart des gens du bus étaient hispanophones, et donc n'avait pas les moyens de prendre l'avion. Certains étaient même certainement clandestin (on ne m'a jamais demandé mon passeport pour prendre un bus au Etats-Unis, sauf quand le bus passait une frontière). Et donc les gens étaient certainement résignés, en tout cas quasiment personne ne s'est plaint durant ce voyage, malgré des conditions plus que scandaleuses. Autrement, il y avait donc une ambiance à découvrir dans le bus. J'ai un peu discuté avec ma voisine - une petite vielle hispanophone (ben oui on était pas ensemble avec Sven, il ne restait bien sur pas 2 places de libres cote à cote) : elle venait du Costa Rica et partait rejoindre de la famille (je crois) en Californie. Autre anecdote : on s'est arrêtés une autre fois dans une station service dans le désert en Utah. Vous imaginez ma gueule à ce moment : mal rasé, complètement crevé... J'étais posé à une table avec mon café et un mec viens me demander si c'était de l'argent. Ben je lui dit que j'ai pas de monnaie, alors, surprise, il me sort 6 $, les pose sur la table et se casse limite en courant en disant "Take this... Jesus". Bienvenue chez les mormons... (et au passage merci à Jésus qui se reconnaitra).
Donc, arrivée prévu à Las Vegas vers 8-9h, on doit donc arriver en début d'après-midi (impossible de savoir l'heure d'ailleurs ma montre et la batterie du portable m'ayant laché).
À l'arrivée c'était en quelques sortes le point culminant de la migraine. En plus avec le monde, la chaleur, la circulation... l'horreur. On se réfugie dans le premier casino qu'on trouve, dans lequel se trouvait la fameuse marque de burgers avec un grand M jaune. C'est pas les meilleurs mais ça ira cette fois. Après la mise à niveau des taux de glycémie, de lipides et de paracétamol pour moi, on ressort afin de se rendre... à l'aéroport. Non pas pour se barrer parce qu'on en avait marre, mais pour chercher notre tant désirée voiture de location. Donc, déjà on galère pour trouver le bon arrêt, puis au moment où on le trouve on le rate tout juste ! Bref, là on décide de prendre soit un taxi soit un Airport Shuttle. Et évidement impossible qu'il y en ai un qui s'arrête... avant un bon 1/4 d'heure. Puis finalement un Airport Shuttle nous voit, fait un demi-tour un peu sauvage pour nous poigner. Une fois dedans, je dis à Sven de se retourner : le bus de l'aéroport était juste derrière !
Donc à ce moment, nous avions compris qu'il fallait partir de Végas au plus vite car ce n'était vraiment pas le jour pour jouer au casino !
En plus, le Shuttle fit quelques détours pour prendre des autres clients et il nous lâcha donc à l'aéroport, où il nous restait encore un bus assez long à prendre pour aller au Car rental center.
Là on fait encore quelques minutes de queue pour rien (pas la bonne), puis on me remit enfin les clefs de notre très honnête Hyunday Sonata.
Heureusement la tête commençait à aller mieux : effet "macdoliprane"...
Et donc nous voilà partis, direction le Nord Est (par où on était arrivés en plus). Première étape :
Valley of Fire State Park (dans le Névada, 2h de route de Vegas)
C'est un parc qui vaut vraiment le détour, avec des formations rocheuses rouges en plein désert. Arrivé à l'entrée, il faut bien sur payer, 6$ pour la voiture (tiens ils tombent bien les 6$ de Jésus...).
Et ensuite, la visite se fait principalement en voiture, climatisée, car dehors il fait vraiment chaud...
Outre de très belles formations rocheuses...
...on trouve également dans ce parc des pétroglyphes, traces de la présence antérieure des Améridiens.
Après la visite de ce parc, un peu à pieds mais surtout en voiture, on a continué la route toujours vers le Nord alors que la nuit tombait. On s'est arrêtés, d'abord pour bouffer (restau) puis pour dormir sur la route, dans un hôtel pas mal (piscine, grands lits et clim bien sûr) : on ne l'avait pas volé !
Le lendemain, pancakes à volontés pour le ptit dej, et départ direction
Zion National Park. À l'entrée, on décide de payer la carte à l'année pour les parcs nationaux (moins cher pour nous, mais quand même 80$), puis on laisse notre char pour visiter le parc en bus, après le traditionnel tour au Visitor Center. Donc Zion, c'est un canyon que l'on visite en étant au fond :
C'est un parc à voir mais où il doit être assez sympa d'y rester un peu plus pour faire des randos (de quelques heures, voire plusieurs jours !)
Après notre visite un peu rapide de ce parc, on reprend notre char et on traverse un tunnel pour passer de l'autre coté du parc (on met d'ailleurs un moment avant d'en sortir), direction
Cedar Breaks National Monument. Pour s'y rendre, la route commence à prendre de l'altitude : il fait moins chaud et le paysage change, devenant plus boisé...
...(la phrase récurrente de Sven étant alors "on dirait les Landes !").
Donc, arrivé au parc, on marche 5 minutes...
... avant d'arriver à THE point de vue...
Ensuite, après avoir un peu marché le long de la falaise (pas au bord, je vous rassure), on est reparti, pour continuer la route vers le 3ème parc de la journée :
Bryce Canyon National Park. Alors, ca ressemble un peu à Cedar Breaks, c'est à dire un gros effondrement dévoilant une belle falaise orange... mais en beaucoup plus grand :
Les points de vue sont ici nombreux, et tous aussi beau les uns que les autres, mais nous ne les avons pas tous fait : la nuit commençait à tomber. La aussi, il semble y avoir de très bonne randos à faire, avec la possibilité de descendre dans le canyon par des petits chemins entre les roches. Et en plus la température n'est plus du tout celle du désert, on a même du ressortir les pulls !
Ensuite, on a continué la route jusqu'à un blède paumé, Kanap, pas loin de la frontière entre l'Utah et l'Arizona. Problème : il y avait tout ce qu'il faut en Macdo, Wendys et autres Pizza Hut, mais tout était fermé depuis 21h ! On a donc mangé des burgers en sachets, réchauffés au micro-ondes dans une station service : c'est IGNOBLE ! Je n'ai même pas pu le finir. Autre problème : l'hostel où nous comptions allé était désaffecté (ou en travaux), on a du se payer un motel pas terrible (mais bon il y avait internet et du café gratuit : que demande le peuple ?).
Le lendemain, on reprend la route (un peu plus tard que prévu...) direction l'Arizona. On passe d'abord près de
Grand Staircase-Escalande National Monument, avant de se rendre au Lake Powel dans le
Glen Canyon National Recreation Aera...
... après l'entrée en Arizona, petite bouffe chez Jack in the box, et on rentre dans la réserve des amérindiens Navajos :
Navajo Nation. Le paysage est assez désertique, et on y voit surtout des cabanes où les amérindiens vendent des bricoles aux touristes...
Ensuite, on arrive au dernier parc de cet itinéraire : le célèbrissime
Grand Canyon National Park...
... impressionnant par sa grandeur, mais également par la quantité de touristes qui le visitent. La aussi, des randonnées partent vers le fond du canyon, mais les avertissements sont nombreux : en raison de la dénivelée (dans les 100 mètres), de la chaleur et du fait que la descente soit au début, il semble qu'il y ait des morts tous les ans...
Enfin, nous nous sommes contentés de rester au bord...
... et de parcourir (surtout en voiture d'ailleurs) les quelques kilomètres du South Rim.
Après la visite de ce parc incontournable, on a repris l'autoroute, 4h30 de bagnole pour revenir à Las Vegas. On a cherché à faire vite, donc on a pris l'autoroute plutôt que la Road 66. A peine passé la frontière entre Arizona et Névada (juste après le passage du barrage du Lake Mead), un casino accueille les visiteurs trop pressés d'attendre Las Vegas pour jouer. Une bonne demi-heure de route et nous voilà de retour à Vegas. Suite au prochain épisode...
Encore une fois, je vous encourage à aller voir l'ensemble des photos ici :